Raymond Morel 3886 days ago
Matthieu Cisel :
" Après avoir déferlé aux Etats-Unis, le tsunami MOOC a fini par atteindre les côtes françaises. Les MOOC, ou Massive Open Online Courses, sont des cours en ligne interactifs et ouverts à tous, incluant vidéos de cours, devoirs, examens, et interactions via les réseaux sociaux. Ils ont pris leur essor aux Etats-Unis en 2012, propulsés par le prestige des universités américaines et la montée en puissance des plates-formes qui les hébergent, Coursera, edX et Udacity en tête. Harvard, le MIT et bien d'autres proposent désormais gratuitement leurs cours à des millions d'internautes à travers le monde.
Pour répondre à la montée en puissance des universités américaines dans le domaine de l'enseignement en ligne, la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Mme Fioraso annonçait début octobre le lancement d'une plate-forme de cours basée sur la technologie open source d'edX dans le cadre du programme France Université Numérique. Une vingtaine de MOOC y sont déjà programmés, issus d'établissements français prestigieux comme Sciences Po, Polytechnique ou Centrale Paris. La Chine a emboîté le pas à la France en lançant la plate-forme XuetangX, et un programme similaire nommé Edraak devrait voir le jour pour les pays arabophones; le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Australie ne sont pas en reste, avec respectivement Futurelearn, Miriadax, et Open2Study. Cette montée en puissance du numérique dans l'enseignement supérieur à l'échelle internationale n'est pas toujours bien perçue dans le milieu académique. Certains y voient la fin de notre modèle éducatif, qui n'a pas les moyens de faire face à une concurrence internationale exacerbée dans un contexte de coupes budgétaires à répétition.
Et pourtant, les MOOC ouvrent un univers de possibilités; ils donnent à nos établissements la possibilité de rayonner bien au-delà de nos frontières et d'affirmer ainsi leur réputation à l'international. En tant que tels, je ne pense pas...."