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[Forum ICT 21] Contribution de Jean-Marie Leclerc
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Contribution de Jean-Marie Leclerc
lundi 16 avril 2007
par auteur FORUM ICT 21
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Apports de Jean-Marie Leclerc

Theme 4 : E-GOVERNMENT - Elektronische Verwaltung - Cyberadministration - Amministrazione elettronica

Extrait du Plan stratégique 2006–2010
Auteur Patrick GENOUD, Giorgio PAULETTO
Commentaires Version préliminaire
Statut Confidentiel
Version / date d’enregistrement V 0.7 / 2007-01-25
Ce document constitue un extrait du Plan Stratégique 2006-2010 réalisé par les auteurs à la demande de M. Jean-Marie Leclerc, directeur général du Centre des technologies de l’information de la république et canton de Genève.

1 VERS UN ECOSYSTEME OUVERT

Avec le nouveau millénaire, nous entrons dans une ère nouvelle de l’information, de la connaissance et du savoir. Les technologies de l’information et de la communication, qui en sont les moteurs, induisent des changements profonds sur les organisations privées et publiques et sur la société en général. Leur principal effet est d’amplifier les qualités ou les défauts des organisations antérieures au travers d’une extraordinaire dynamique du changement liée à une complexité grandissante. D’un côté les utilisateurs expriment aujourd’hui des exigences croissantes, que ce soit en terme de performances, d’interactivité, de simplicité ou de personnalisation. De l’autre l’administration dispose de nouveaux outils lui permettant de déployer une volonté d’innovation jamais vue jusqu’ici.

Par ailleurs, la globalisation, la diffusion de la technologie, l’essor d’Internet et le flux massif d’informations créent un nouvel environnement aussi bien pour les administrations que pour les entreprises qui les oblige à se tourner vers leurs clients et à s’adapter continuellement à un environnement changeant. Les organisations doivent ainsi devenir plus efficientes et l’économie plus innovante.

Dans ce contexte il serait faux de considérer les technologies comme une fin en soi. Elles doivent plutôt être envisagées dans une approche holistique qui prend en compte le développement harmonieux de la société, les besoins réels des utilisateurs et la nécessité de maîtriser la gestion des données, de l’information et des processus. L’évolution constante des technologies, tout comme celle des métiers qu’elles sont amenées à servir, conduit naturellement l’Etat de Genève à définir une stratégie à même de prendre en compte cette dynamique.

Cette stratégie se base sur une vision déclinée selon les trois axes forts présentés dans ce chapitre. Le premier envisage une technologie au service de la société et du citoyen. Le second insiste sur la nécessité de considérer l’information comme une ressource stratégique, comme un véritable capital sociétal. Et le troisième met en évidence l’exigence de conserver la maîtrise de nos systèmes d’information.

  • 1.1 La technologie au service de la société
La mission de l’administration n’est pas celle du secteur privé auquel on aurait faussement tendance à la comparer. Le secteur public doit en effet répondre à un certain nombre de contraintes fortes ayant une incidence directe sur les stratégies à adopter lors de la prise en compte des nouvelles technologies. Ces exigences dépassent largement le cadre technique et inscrivent notre stratégie dans une vision globale prenant également en compte les mutations et les enjeux sociaux d’aujourd’hui et de demain. Le développement technologique seul ne garantit ni la croissance économique, ni la compétitivité à long terme. Il doit être accompagné d’une réflexion prenant en compte le fait que nous sommes entrés de plainpied dans une société de l’information et du savoir dont la dynamique aura des implications fortes et encore difficilement évaluables sur le développement et le mode de fonctionnement de notre société et de nos institutions.

Nous relèverons tout d’abord la nécessité de placer le citoyen au centre des réflexions en privilégiant celles qui sont axées sur les usages des technologies plutôt que sur les technologies elles-mêmes. Mais les usages doivent être compris ici dans leur acception la plus large qui intègre les problématiques clés régissant les rapports entre technologies et société. Ce sont les problématiques que l’on retrouve dans le référentiel e-Société élaboré par l’Observatoire technologique du CTI. Des notions telles que l’inclusion, l’éthique ou la valeur ajoutée au niveau de la société y sont explicitement reconnues comme des dimensions importantes à prendre en compte si l’on souhaite développer de façon cohérente une administration électronique harmonieuse mettant le citoyen et la société au coeur des préoccupations.

En effet, les mutations que connaît actuellement notre société poussent les systèmes d’information de l’Etat à s’ouvrir activement sur l’ensemble des citoyens et sur la société civile. Mais le citoyen d’aujourd’hui doit être compris dans sa globalité. C’est un individu multiple dans les relations qu’il entretient avec son environnement, que ce soit avec l’administration genevoise, avec d’autres administrations, avec des communautés d’intérêt ou avec son environnement général.

Au-delà, les technologies de l’information et de la communication doivent être envisagées en regard des formidables capacités d’intégration qu’elles peuvent offrir, que ce soit en terme d’accessibilité aux contenus informationnels de l’administration par le plus grand nombre ou de valorisation des compétences d’individus marginalisés. Cette notion d’inclusion s’exprime à travers toute une série de problématiques dont il faudra tenir compte car elles constituent autant de lignes de fracture potentielles pouvant éloigner certains citoyens de leur administration.

Plus généralement, les technologies mises en oeuvre par notre administration doivent toujours être envisagées dans un respect strict du cadre légal et du cadre éthique en vigueur, en conciliant notamment le nécessaire respect de la sphère privée avec la transparence des institutions demandée par les citoyens.

Une vision holistique de l’évolution des systèmes d’information nous amène ainsi à comprendre que l’avènement des technologies et les échanges croissants d’informations, qui sont autant de forces accélératrices nécessaires, devra parallèlement s’accompagner de forces décélératrices permettant une régulation incluse dans nos organisations de manière à atteindre un équilibre répondant aux réels besoins de notre société en général et de notre administration en particulier. Nous ne pouvons ainsi plus penser technologie sans penser société.

  • 1.2 L’information comme ressource stratégique
Le Sommet mondial sur la société de l’information qui s’est tenu à Genève en décembre 2003 a mis en exergue le rôle fondamental que joue l’information dans notre société. L’émergence des technologies de l’information et de la communication en constitue le catalyseur. Elles permettent un traitement industriel des données et de l’information, nous ouvrant ainsi les portes de la société du savoir.

L’information constitue la matière première dont se nourrit la société du savoir. Et son rôle est tout aussi important au niveau d’un gouvernement ou d’une administration puisqu’une grande part de leurs tâches a trait à la gestion et à la mise en valeur du capital informationnel, que ce soit au niveau de la prestation de services, de la nécessité de recueillir des données, de la prise de décisions, de la responsabilisation à l’égard des résultats ou encore de la préservation du patrimoine. L’Etat n’est dans la plupart des cas que le dépositaire de cette information. Il doit en garantir la valorisation, la pérennité, la sécurité et l’indépendance.

Les technologies informatiques ont fait passablement évoluer les règles régissant l’exploitation de cette ressource. Non pas que les principes de base aient changé : la nature de l’information reste identique, que son support soit numérique ou non. Mais les potentialités du numérique posent de nouveaux défis lorsqu’on parle d’interopérabilité et de transversalité, de confidentialité, de pérennité ou de classement, tout comme elles offrent des opportunités encore insoupçonnées en terme de partage, de transparence ou de valorisation.

Ces différents aspects nous amènent naturellement à promouvoir la nécessité de gérer l’information comme une ressource stratégique de l’administration genevoise, comme un véritable patrimoine sociétal qui représente un enjeu primordial pour l’évolution de notre société. Cela implique de la maîtriser efficacement et conformément aux exigences légales, de la mettre à disposition du public de manière accessible, d’en respecter la confidentialité, imposent des choix adaptés en terme de sécurité, d’architecture et de normes d’échange notamment.

  • 1.3 La maîtrise de nos systèmes d’information
La notion de maîtrise que nous évoquons dans cette section correspond à différentes problématiques qui s’inscrivent dans un espace très large contraint à la fois par des variables technologiques, financières, organisationnelles et sociétales.

Maîtrise signifie tout d’abord souveraineté. Si l’on admet la valeur stratégique de nos systèmes d’information, il est difficilement concevable de laisser guider leur évolution par nos fournisseurs informatiques. Mais cette volonté d’indépendance ne s’inscrit nullement dans une logique d’opposition à ces fournisseurs qui sont la plupart du temps nos partenaires. Elle exprime simplement la nécessité d’éviter les phénomènes de verrouillage (lock-in) engendrés notamment par un manque d’interopérabilité et de pouvoir ainsi bénéficier de la marge de manoeuvre qui nous permet de remplacer indépendamment l’un ou l’autre composant de nos systèmes selon un agenda librement choisi. La pérennité des solutions déployées et des données que nous gérons est à ce prix.

Maîtrise signifie également capacité à gérer la complexité de nos systèmes, que celle-ci soit intrinsèque ou liée à l’interconnexion des systèmes entre eux. Car si nous avons appris à maîtriser la complexité des systèmes d’information pris indépendamment, nous n’en sommes par contre qu’aux prémices d’une véritable maîtrise de ces systèmes pris dans leur globalité. L’évolution actuelle de l’administration impose en effet un décloisonnement des services qui offre des opportunités extraordinaires mais qui complique singulièrement notre tâche. La transversalité des données et des processus que nous sommes amenés à gérer place ainsi la notion d’interopérabilité au coeur de nos préoccupations.

La situation est encore complexifiée par l’évolution rapide que connaissent les technologies, les organisations et la société en général. La maîtrise de nos systèmes d’information leur impose ainsi une flexibilité permettant de pouvoir s’adapter constamment à ces changements. Cette flexibilité, on doit la retrouver au niveau des technologies en amenant les notions de composants, de services et de virtualisation notamment ; mais il faut également l’envisager au niveau organisationnel et humain au travers la mise en place d’équipes pluridisciplinaires, en intensifiant les relations avec les communes, les autres cantons, la Confédération, ainsi qu’avec tous nos partenaires potentiels. Ceci n’hypothèque en rien notre indépendance. Au contraire, cela permet d’augmenter nos capacités et de mieux gérer nos connaissances grâce à une mise en commun de nos forces et de nos compétences. Dans tous les cas, la perpétuelle évolution de notre environnement nous incite à nous inscrire dans la dynamique imposée de manière à pouvoir répondre efficacement à la complexité qui en découle.

Finalement, la maîtrise de nos systèmes d’information doit pouvoir s’exprimer au niveau des coûts. La réalité des budgets nous impose de faire au mieux avec les moyens à disposition. Cela passe notamment par une mutualisation des compétences et des réalisations ainsi qu’en favorisant les partenariats de tous ordres (locaux, cantonaux, publics/privés) et en s’appuyant au mieux sur les compétences locales. La notion de communauté prend alors ici toute sa signification.

La multiplicité des acteurs, l’interconnexion des systèmes, leur interdépendance parfois, ainsi que leur évolution souvent rapide mais rarement synchrone, amène naturellement à avoir une vision systémique des choses et conduit à la notion d’écosystème ouvert.

  • 1.4 La notion d’écosystème ouvert
La vision dans laquelle s’inscrit ce plan stratégique témoigne résolument de la nécessité d’engager nos systèmes d’information dans la société du savoir. Ce nouveau paradigme, caractérisé par sa complexité ainsi que par la multiplicité des points de vue, des manières de fonctionner, des niveaux de maturité et des vitesses d’évolution de chacun, nous oblige à revoir nos modèles.

L’approche sociétale implique une ouverture de l’administration vers le citoyen et vers la société civile ; le fait de considérer l’information comme une ressource stratégique amène les notions de pérennité et d’indépendance ; enfin la maîtrise de nos systèmes d’information est fortement liée aux notions d’interopérabilité et de flexibilité. La stratégie envisagée doit pouvoir prendre en compte ces différents éléments en y incluant également les concepts d’efficience, d’innovation et de croissance sur lesquels veut bâtir le gouvernement genevois actuel.

Les notions de collaboration, de flexibilité et de cohabitation de systèmes ouverts et indépendant sont particulièrement bien prises en compte par les modèles que nous proposent les systèmes biologiques et économiques dont nous nous sommes inspirés dans notre approche.

Notre stratégie propose le concept d’un écosystème d’information ouvert (1). Un système d’information peut être défini comme un ensemble de moyens humains, logiciels et matériels permettant d’acquérir, de conserver et de mettre en réseau des informations afin de permettre aux utilisateurs de décider et d’agir. Un écosystème d’information ouvert est lui défini comme un ensemble de systèmes d’informations qui incorporent et assurent des notions telles que l’interopérabilité, le développement collaboratif et la transparence. Ces caractéristiques permettent de créer des applications flexibles et orientées services dont les composants peuvent être détachés et recombinés pour répondre avec plus d’efficacité et d’efficience à des besoins changeants.

Un écosystème d’information ouvert est fondé sur un ensemble de principes fondamentaux. Il est :
  • Interopérable : il permet, grâce à la mise en oeuvre de standards ouverts, l’échange, la réutilisation et l’interprétation des données au travers de différentes architectures et organisations.
  • Centré sur l’utilisateur : il donne la priorité aux services répondant aux besoins des utilisateurs par rapport aux contraintes matérielles et logicielles.
  • Collaboratif : il permet aux gouvernements, mais aussi aux entreprises et à la société civile, d’innover et de faire évoluer les projets en fédérant les efforts pour résoudre les problèmes ; ce principe s’applique aussi bien de façon interne qu’externe aux organisations en s’appuyant alors sur la notion de partenariat.
  • Pérenne : il maintient un équilibre et une durabilité, tout en répondant aux contraintes organisationnelles, techniques, financières et légales de façon à permettre son évolution et sa croissance.
  • Flexible : il s’adapte aux nouvelles informations, technologies, protocoles et relations en les intégrant et en permettant la création de nouveaux marchés et de nouveaux processus gouvernementaux

(1) Roadmap for Open ICT Ecosystems, Berkman Center for Internet & Society, Harvard Law School, 2005,http://cyber.law.harvard.edu/epolicy/.

 
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  1. Contribution de Jean-Marie Leclerc
    16 avril 2007